Ils sont là, de jour comme de nuit. Ils discutent dans la rue avec leurs collègues, avec les vendeurs ambulants, avec vous. Ils ne sont pas conservateurs du patrimoine, mais bel et bien gardiens du Plateau. La plupart se connaissent, ils sont souvent là depuis toujours et comptent bien garder leur place, malgré des salaires plus que modiques (moins de 100.000 FCFA/mois = 150 euros). Devant les immeubles plus importants, quelques sociétés de gardiennage ont fait leur apparition et se partagent le marché des administrations et des grandes copropriétés. Du coup, des uniformes et quelques rares armes à feu apparaissent. Mais cette dimension sécuritaire est la dernière qu'on a envie de retenir et ce n'est pas le sentiment qui domine. Ce qui nous plaît, c'est plutôt cette fonction sociale de go between, cette présence qui fait qu'aucune rue n'est jamais déserte et qu'il y a toujours quelqu'un pour vous saluer ou vous renseigner (ou plus simplement vous regarder passer).
Et puis, il y a le petit carré de territoire sur le trottoir, qui leur appartient, tantôt salon de thé où l'on reçoit, tantôt poste d'observation.
Le plus souvent, c'est du mobilier de bureau qui est récupéré et ces fauteuils de cadre sup légèrement avachis ont une seconde vie (voire une troisième!) en conférant à leur nouveau propriétaire toute l'assurance et la prestance dont ils ont besoin dans leur position.
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